Jésus fonde son Eglise sur la foi que Simon-Pierre vient d’exprimer.

MATTHIEU 16 , 18 +

Jésus fonde son Eglise sur la foi que Simon-Pierre vient d’exprimer.

Il est indispensable de lire correctement ce texte. Trop de catholiques pensent que Jésus a fondé son Eglise sur l’apôtre Pierre, et donc sur ses successeurs les Papes. Il en découle beaucoup d’erreurs sur le rôle du Pape dans l’Eglise romaine.

( Un exemple tendancieux: le catéchisme des diocèses de France, question 115, édition 1959: « L’Eglise est la société de tous les chrétiens fondée par Jésus-Christ, gouvernée par le Pape et les Evêques unis au Pape »).

1. Ce que dit exactement le texte (grec et sa traduction latine) :

« Tu es Pierre et sur cette-là pierre je bâtirai l’assemblée ( église) de moi et les portes de l’ hadès ne seront pas fortes contre elle».

« Tu es PETROS » (le prénom Pierre, masculin, que Jésus a donné à Simon fils de Yonas) – « et sur cette PETRA »(le mot grec féminin, désignant les rocs, les minéraux de toutes sortes : employé dans les évangiles pour parler de l’homme avisé qui a construit sa maison sur le roc, ou de la semence qui tombe dans les endroits pierreux.

Paul aux Romains présente JESUS comme une pierre d’achoppement (Rm 9.33)

Pierre également dans sa lettre aux chrétiens (1 P 2.8). Cette pierre, c’est Jésus, que les uns ont rejeté, mais que Dieu a choisi comme pierre d’angle ou pierre centrale de la clé de voûte.

Pierre le disait clairement aux Autorités du Judaïsme: Actes 4.11 » Ce Jésus est la pierre méprisée de vous, les bâtisseurs, mais devenue la pierre d’angle. 12 En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver. »

 

En français, la consonance absolue entre Pierre (prénom) et pierre (roc) crée facilement une confusion.

Cependant il est impossible grammaticalement d’identifier Pierre au Roc sur lequel Jésus fonde son Eglise. Et la relecture du contexte prouve que Jésus ne fonde pas son Eglise sur un humain, l’apôtre Simon-Pierre mais sur la belle profession de foi qu’il vient de faire, inspirée par « le Père » .

2. C’est également impossible en bonne logique biblique.

– Dieu seul est le ROC, le rocher. Aucun homme n’est roc.

« Yahvé, mon rocher (Cela’), ma forteresse, mon libérateur ! Mon Dieu, mon rocher, où je trouve un abri ! Mon bouclier, la force qui me sauve, ma haute retraite » (Ps 17,2)

Quand Dieu construit (banah, en hébreu) il se préssente comme le Roc, l’assise,la pierre (eben en hébreu) la fondation sur lequel il pose ce qu’il crée.

– Jésus, le Fils de Dieu, est également ROC. Il ne peut pas fonder SON église sur un autre que sur lui-même, le Roc, « Fils du Dieu vivant, Messie-Christ »). Impossible d’envisager que Jésus fonde son église sur un simple humain, mortel : et il n’est nullement fait mention de successeurs possibles à ce mortel.

– D’ailleurs, aussitôt, Pierre se permet de faire des remarques à Jésus qui annonce sa passion, sa condamnation, sa mort et sa résurrection. Jésus le rabroue vivement en le traitant de Satan, d’Opposant aux pensées de Dieu. L’évangéliste rapporte ainsi deux « prénoms » donnés à Simon : Pierre, quand il dit la Foi de l’Eglise : Satan quand il dit le contraire de la foi.

Le même Matthieu rapportera le reniement de Simon-Pierre (Mt 26.73). Jésus s’opposera encore à Pierre quand celui-ci refuse le geste de Jésus-Serviteur lavant les pieds des disciples ( Jean 13). Il lui annonce qu’après son reniement il priera pour qu’il ne perde pas la foi mais que, s’étant retourné (converti à Jésus) il affermisse la foi de ses frères (Luc 22.32).

– Ceci nous rappelle le rôle de Pierre, ses faiblesses, les erreurs dont il est capable et la nécessité pour lui de revenir toujours à la foi chrétienne et à l’amour du Christ pour exercer sa mission de « faire paître » (et non pas, là encore, selon les mauvaises traductions, de « devenir le pasteur du troupeau » ). En grec, Jésus dit à trois reprises « fais paître » (verbe) : Il ne dit pas « sois le pasteur » (substantif). Impossible d’adopter cette traduction puisque Jésus est l’Unique et définitif Pasteur de son peuple. (Jean 10 et Jean 21).

 

3. La liturgie ne s’y trompe pas.

Voici l’oraison du 22 février, fête catholique de la chaire de St Pierre « Nous t’en prions, Dieu tout-puissant : fais que rien ne parvienne à nous ébranler, puisque la pierre sur laquelle tu nous as fondés, c’est la foi de l’Apôtre saint Pierre. Par JC…»

4. Et la suite du texte ?

« et tout ce que ( ho éan) tu lieras sur la terre sera l’ayant été lié (c’à-d. d’abord) dans les cieux et tout ce que (ho éan) tu délieras sur la terre sera l’ayant été délié (c.-à-d. d’abord) dans les cieux » (Mt 16.19). Les cieux (Dieu) ne s’aligneront pas sur tout ce qui sera décidé sur terre : c’est à ceux qui sont sur terre de ne décider que ce qui correspond à la volonté du ciel.

Rappelons-nous le « Notre Père » : « que Ta Volonté soit faite sur la terre COMME AU CIEL » (et non pas l’inverse).

– De plus, cette promesse n’est pas réservée à Pierre exclusivement. Les mêmes expressions sont redites au pluriel en Mt 18.18 « Je le dis à vous», (à vous qui faites partie de l’église : l’assemblée)

C’est le même évangéliste qui reprend la même expression à quelques pages d’intervalle en utilisant le même mot «église » (ecclesia). – Expressions similaires rapportées par Jean au soir de Pâques, au bénéfice de TOUS les présents, après l’envoi symbolique du Souffle du Ressuscité, son Esprit, celui qui soufflera aux disciples les bonnes décisions d’En-Haut.

Et en outre, aucun autre évangile n’utilise le mot «Eglise ». Seul Matthieu l’emploie, et deux fois seulement en 16 et 18. Partout ailleurs Jésus parle de son « troupeau », de « ses disciples », « ceux qui croient moi », « ceux qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique » etc…les sarments de la Vigne…Et c’est bien lui, le CHRIST, de qui tout dépend, vers qui tout converge.

5. Dans l’ancien testament, en hébreu :

 

– Le prénom Pierre n’existe pas.

– les mots parlant de pierres minéraux sont «even» (traduit en grec par « lithos », ou « petra ») ou l’expression « pierre angulaire » « even pinnah », « kephalè gonias » en grec. (Pensez à «lithographie », « pétrochimie », « céphalè »)

– Les mots désignant le Roc, le rocher sont, outre «even » les mots « çoûr » « sela » et « kef » en hébreu, traduits en grec par « petra » (Pensez à «keffieh », « chef » pour dire « tête », ainsi que «couvre-chef »…)

Ces mots évoquent des « choses », et non pas des « personnes ».

En parlant de « pierre », Jésus avait ces mots hébreux en arrière-pensée. Il ne voulait pas attirer l’attention sur Simon-Pierre mais sur l’idée de Roc, réalité solide sur laquelle on peut construire durablement, à savoir la foi en Lui, Jésus, telle que Pierre venait de la formuler.

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Catherine Vrignaud ajoute quelques pistes de réflexions

par rapport à l’A.T. et à partir des mots hébreux, des lettres et du grec.

 

1° Simon

Le nom Simôn est un nom hébreu, Schimé’on, que beaucoup ont porté dans l’A.T. Le sens de Simôn est « il a entendu ». Cela viendrait de la complainte de Léah qui à la naissance de son second fils s’écria : « YHWH a entendu que j’étais haïe », parce que Jacob aimait Rachel. Ce Schime’on – pour venger sa sœur Dinah d’un Sikhimite qui l’a violée – se joint à son frère Lévi pour inciter les habitants de Sikhem( Sichem) à se faire circoncire, afin de profiter de leur convalescence pour les massacrer. Il devient ainsi l’image de la violence aveugle et de la colère, celui qui resta toujours sous la surveillance des autres tribus et ne sera pas béni par son père Jacob. Son étendard représsente la ville de Sikhem sur fond jaune rappelant son caractère maléfique : de la bile, de la haine, de la colère, souvenir des crimes qu’il a commis. Sa direction est le sud, région de l’ignorance .

 

2° La pierre

Sur la porte du tabernacle des hébreux, qui contient les rouleaux des Livres , se trouve gravée la lettre SCHIN , de valeur 300, « la pierre », la pierre de fondation, la pierre qui libère les énergies du Yod (10). Elle est cette réserve et l’explosion cosmique possible qu’elle contient.

Cette lettre se trouve au cœur des mots Maschiah ( Messie/Christ/l’Oint ), Yeschua(Jésus), Mosché (Moïse), l’inverse de HaSchem (Le NOM, qui est YHWH). Esch est le feu. Le Schadday est le « Tout-Puissant ». Isch et Ischa sont l’homme et la femme en lien conjugal (waw,6=et, l’humain) Avant ce lien conjugal ils sont appelés mâle et femelle (Gn 1). Qadasch : être saint ; qédéschah : prostitué. ……

Le Nom YHWH est tout-puissant.

Le mot Maschia ( lettres mem/Schin/yod/het) veut dire : il « vient de » la « parole ».

Les schamaim sont « les cieux » ! : le Nom ( schem) de chacun non encore accompli dans les profondeurs des eaux (maim) (Gn 1)

Rosch : la tête .

Ascher : Celui , Qui.

Le schin pointé à gauche se prononce « s » , comme dans basar (beit/schin /reich) qui désigne la chair.

La besorah ( beit /schin/reisch/hé) , mêmes lettres que « chair » + la lettre hé est la bonne nouvelle , l’ÉVANGILE. !

 

3° Quelques versets de l’A.T. reprenant le mot « pierre »

– Psaume 118,22 .Les textes du N.T. font référence à ce psaume : « la pierre (eben) qu’ont rejetée ceux qui bâtissent est devenu la tête (rosch ) de l’angle. D’ auprès de YHWH a été ceci »

 

-Dt. 6,4 Nous y trouvons la prière du Juif religieux , répétée trois fois par jour : « Schema (écoute, entends) Israël, YHWH Elohim de nous, YHWH est UN . Et tu aimeras YHWH, ton Elohim…. »

 

-Esaïe 8, 14 : « … C’est YHWH que vous devez craindre. Et Il sera (YHWH) pour sanctuaire et pour pierre (eben) de fléau, et pour roc de trébuchement..»

– Esaïe 28,16 : « ainsi parle YHWH : voici j’ai mis pour fondement en Sion, une pierre ( eben) , une pierre ( eben) de test, une pierre angulaire de prix, fondation fondée … »

 

4° pierre et brique

1/ Eben (lettres aleph/beit/noun final) veut dire « pierre »

Est pierre celui qui est fils ben (beit/noun) de Aleph , le Un, le Père . Cela renvoie à sa Parole en Genèse 1 et 2. : Le Principe .

2/ Lebenah (lettres lamed/beit/nun/he) veut dire « brique ».

C’est ce que raconte l’histoire de la tour de Babel : les hommes, parce qu’ils veulent se faire un nom, une renommée, « prennent la brique à la place de la pierre ». Le mot lebenah a perdu la présence de l’Aleph. Le père de ces fils (ben-i) serait-il le diable, comme dit Jésus,( Jn, 8.44) l’antique serpent de Genèse 3, l’adversaire du NOM? Le drame de Babel confirme la perte de la puissance du NOM : YHWH. Celui qui a perdu le Père, LE NOM : YHWH en Genèse 2, perd alors aussi le Fils, YHWH aussi, le :

Bar, (beit/Resch), le fils , le grain de blé !

 

5° bar et ben

Les deux mots se traduisent par fils .

Ici en Matthieu 16, Simon est nommé « fils ( bar) de Yonas » . Dans le 4° évangile : Simon de Jean . (Jn 21)

Il me semble que la mission de Pierre est – d’une part, d’amener les humains à croire à YHWH Père, (comme le prophète Yonas-Jonas) – et d’autre part, comme Jean le Baptiste, à croire que Jésus « est le Christ, le Fils (Bar) du Dieu vivant ».

Les Actes des apôtres en témoignent. Schimôn est surnommé Pierre parce qu’il a « entendu » d’une part et d’autre part il a « parlé » (le « P » de Petros en hébreu est « bouche » « parole » « tradition » valeur 80, symbole d’ouverture et de libération ). Il a dit de sa bouche, tout en le croyant dans son cœur. Il a reconnu, personnellement et publiquement, que Jésus est l’incarnation de la base, le fondement, la tête angulaire (la pierre principale) qu’on rejetée les constructeurs de la maison. (Actes 4,11-12)

Voir aussi la parabole de ceux qui bâtissent leur conscience et alors leur couple sur le sable – la parabole des vierges folles et vierges sages – le parfum de Mariam, geste qui fait que Judas va livrer Jésus aux autorités religieuses. Car schemen (schin/mem/noun final) est « l’huile » et le « parfum » : c’est encore le NOM : schem dans la puissance de l’accomplissement total.

 

6° les clefs

C’est pour cela que Jésus « promet » à Simon Pierre, sur sa profession de foi et à quiconque qui sera pierre, de donner ce qui ouvrira les champs de la conscience : les clefs.

Il s’agira d’écouter, d’entendre Jésus : schama. De « l’accompagner » et jusqu’au bout dans le mouvement, l’évolution, signification de la lettre Schin (300) comme ses homologues le « chameau » (la lettre Gimel , 3) lettre à lettre : la tête du chameau mise en mouvement et l’enseignement ( la lettre lamed, 30)

 

7° lier délier

Et alors de « lier et de délier sur terre « quoi que ce soit qui » ou « tout ce qui », (ho éan en grec) aura été lié et délié dans la conscience ». Il me semble que ceci vaut pour tous ceux qui adhèrent à la profession de foi en Jésus. (ils sont alors « pierre »). A chacun il est demandé de poser ses actes en conformité avec l’évolution de sa conscience (Mt. 18,18)

 

8° « pierres vivantes »

Dans sa première lettre Pierre s’appelle « co-ancien » des « anciens » et nomme « pierres vivantes » ceux à qui il s’adresse. Il les appelle «race élue, royale, communauté sacerdotale, nation sainte, peuple que Dieu s’est acquis…. » (I Pierre 2.4-9). Autrement dit TOUS les disciples du Christ

Voir http://thomasjch.free.fr/ministeres.html

9° Eglise

Le mot grec ekklesia (Eglise) signifie prioritairement « assemblée ».

Le verbe grec oikodomeo (constuire) singifie également au figuratif « amasser ». On peut alors traduire : «sur cette foi j’amasserai mon assemblée ». Ce qui évoque la moisson, la fête de Pentecôte.

 

En conclusion personnelle

 

Pentecôte est l’inverse de Babel.

La tradition est le chemin du NOM : YHWH, ultime but de notre pèlerinage sur terre.

La grande équation biblique se dit en trois mots commençant chacun par le « Un », Aleph, et dont le troisième mot est égal au premier .

« Je Serai Celui Je Serai » ou au présent : « Je Suis Qui Je Suis » .

Ehié ACHER Ehié. « hé/yod/hé/Aleph » « reisch/schin/Aleph» « hé/yod/hé/Aleph », lu de droite à gauche en hébreu.

De Aleph (un, 1) à l’Aleph final (1000) par le Schin au milieu , en hébreu.

De l’Alpha à l’ ô-méga en grec . « JE SUIS l’Alpha et l’Ômega. »

L’accent circonflexe détaché me fait penser à la tête angulaire .

Je considère le WAW ( l’humain , valeur 6, la conjonction, la conjugalité , le lien; la valeur pleine est égale à 13 comme UN et Amour ) pointé en haut (à l’instar du point sur le i et prononcé « ou » ) comme l’humain portant la cruche d’eau sur la tête : « Voici L’HOMME »

( Tout ceci correspond au dernier point de ma méthode de lectio divina,

voir http://catherine.vrignaud.free.fr/methodesld.html )

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