Réflexion sur la repentance qui sauve, le péché qui ravage et la confession des péchés qui libère et nous rend heureux
« Les hommes trébuchent parfois sur la vérité, mais la plupart se redressent et passent vite leur chemin comme si rien ne leur était arrivé »
Winston Churchill
La réflexion qui suit n’a pas la prétention de l’exhaustivité concernant le sujet abordé mais seulement proposer quelques pistes de réflexion basées sur mon expérience personnelle.
la repentance qui sauve
Selon la Parole, le processus de la conversion appelle à la repentance. Nous voyons cela dans un texte clair du livre des Actes, au chapitre 2 : 37-38 :
« Après avoir entendu ce discours, ils eurent le cœur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Hommes frères, que ferons nous ? Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit »
Le mot utilisé pour désigner la repentance provient de deux mots du texte grec métanoia et metanoeo dont voici la signification :
Définition de « Metanoia »
- Changement de mentalité, d’intention
- Tristesse qu’on éprouve de ses péchés, et la douleur d’avoir offensé Dieu.
Ce terme est utilisé 22 fois dans le Nouveau Testament :
Matthieu 3:8, 3:11, Marc 1:4, Luc 3:3, 3:8, 5:32, 15:7, 24:47, Actes 5:31, 11:18, 13:24, 19:4, 20:21, 26:20, Romains 2:4 ; 2Cor 7:9-10 ; 2Tim 2:25 ; Héb 6:1, 6:6, 12:17 ; 2Pierre 3:9.
Voici trois exemples significatifs :
Luc 5 : 32 Je ne suis pas venu appeler à la repentance (metanoia) des justes, mais des pécheurs.
Luc 15 : 7 De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance (metanoia). Luc 24 : 47 et que la repentance (metanoia) et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. |
Ce terme « metanoia » est lui même repris d’un autre terme « metanoeo » dont voici la signification :
Définition de « Metanoeo »
- Changer son esprit, se repentir.
- Changer son esprit pour mieux, s’amender de bon coeur avec une aversion extrême pour ses péchés passés
Et ce terme est utilisé 32 fois dans le Nouveau Testament :
Matthieu 3:2, 4:17, 11:20, 11:21, 12:41 ; Marc 1:15 6:12, Luc 10:13, 11:32, 13:3, 13:5, 15:16, 15:1016:30,17:3-4 ; Actes 2:38, 3:19, 8:22, 17:30, 26:20 ; 2Cor 12:21 ; Apoc 2:5, 2:16, 2:21-22, 3:3, 3:19, 9:20-21, 16:9, 16:11
Et voici trois exemples significatifs :
Matthieu 4 :17 Dès ce moment Jésus commença à prêcher, et à dire : Repentez-vous (metanoeo), car le royaume des cieux est proche. |
Actes 3 : 19 Repentez-vous (metanoeo) donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, (3. 20) afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur,
Actes 17 : 30 Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu’ils aient à se repentir (metanoeo), |
« Metanoia » et « metanao » sont donc deux termes riches et complémentaires qui décrivent un aspect essentiel de toute conversion. Ils produisent :
- Changement de mentalité, d’intention
- Tristesse qu’on éprouve de ses péchés, et la douleur d’avoir offensé Dieu.
- Changer son esprit, se repentir.
- Changer son esprit pour mieux, s’amender de bon cœur avec une aversion extrême pour ses péchés passés
La prédication de l’Évangile de la Parole est la seule chose capable de toucher vivement notre cœur et de produire en nous le désir d’un tel changement radical.
Il est à noter que les baptêmes de nourrissons, petites et grandes communions et autres confirmations proposées par diverses églises ne peuvent conduire au salut et entraînent la confusion de croire chez ceux qui ont reçu ces rites qu’ils sont au bénéfice de celui-ci. Ce n’est pas ce qu’enseigne la Bible. Selon l’enseignement biblique, la foi (qui comprend la repentance) précède toujours le baptême (pour le pardon des péchés) et la réception du Saint-Esprit (pour notre sanctification).
Lorsqu’une personne passe par cette expérience fondamentale de conversion, commence alors réellement la vie chrétienne qui sera, toute notre vie durant, un combat intérieur sans merci entre les tendances de notre nature pécheresse qui nous pousse à désobéir à Dieu et l’Esprit de Dieu qui nous attire à lui. C’est ce que la Bible appelle la sanctification. L’Apôtre Paul a fort bien décrit ce combat intérieur aux chapitres 7 et 8 de l’Épître aux Romains dont nous conseillons vivement la lecture pour la compréhension de ce qui suit.
En effet, si la conversion fait de nous des pécheurs graciés, nous restons toutefois pécheurs et nous en apercevons bien vite peu après notre conversion. Ce qui va devoir nous amener à devoir confesser nos péchés régulièrement.
le péché qui ravage
Lors de notre conversion nous croyons naïvement dans un premier temps en avoir définitivement fini avec le péché. Détrompez-vous, lui n’en a pas encore fini avec nous. Le péché colle à notre vieille nature comme la misère sur le monde. Si, lors de notre conversion, nos péchés passés sont effacés et définitivement pardonnés, une nouvelle lutte commence que l’on pourrait qualifier de bataille de la sanctification. La sanctification est le travail que Dieu commence en nous à partir de notre conversion afin de transformer progressivement notre nature charnelle mortelle en un nouveau corps spirituel immortel (1 Corinthiens 15 : 53). Avant notre conversion, le péché avait systématiquement remporté toutes les batailles contre nous, il n’en sera fort heureusement plus de même après celle-ci. Dans la conversion, nous rencontrons un allié de poids, le Saint-Esprit, qui vient à notre rescousse dans toutes les épreuves que nous serons amenés à rencontrer par la suite en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps (Romains 8 : 23). En ce sens, la conversion n’est pas encore la victoire finale mais la bataille décisive qui nous conduit vers cette victoire finale. Avec une bienfaisante certitude : « Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » (Romains 8 : 37-39).
Dans toute bataille contre un ennemi redoutable, il est indispensable que les troupes puissent reconstituer régulièrement leurs forces et aient l’occasion de soigner les blessures et trouver du repos avant un nouvel engagement. C’est dans cette perspective que la Parole nous recommande une confession régulière des péchés pour nous permettre de recharger les batteries.
la confession des péchés qui libère et nous rend heureux
Dans la plupart des Églises protestantes on enseigne que la confession doit se faire uniquement entre le croyant et Dieu, et la Bible fourmille d’exemples de confessions directe à Dieu. Dieu est Souverain et capable de libérer chacun d’entre nous de n’importe quel péché. Mais j’ai remarqué que, dans certains cas, à cause de notre faiblesse et pour certains péchés récurrents qui varient d’une personne à l’autre, nous avons besoin de l’aide de nos compagnons de route pour parvenir à les surmonter. Fort heureusement, la Parole ne nous laisse pas démunis. Voici, par exemple, ce que l’on découvre dans l’Épître de Jacques, au chapitre 5:16 :
« Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière fervente du juste a une grande efficace »
L’expression « les uns aux autres » reprise deux fois dans ce texte de Jacques est mentionnée 52 fois dans le Nouveau Testament et nous indique que le christianisme n’est pas une religion individuelle mais avant tout une religion de relations. La pratique de la foi est une œuvre collective.
Il s’agit clairement ici de confesser nos péchés à d’autres frères ou sœur en Christ pour solliciter leur aide ( pas leurs jugements!), et il s’agit de prier les uns pour les autres. Remarquez que ce verset parle de guérison ce qui sous-entend clairement que le péché peut nous rendre malades. Le remède repose sur une relation de confiance réciproque et la prière.
Confesser ses péchés à d’autres est aussi un apprentissage de l’humilité mais surtout une démarche salutaire.Lorsque notre prière de confession à Dieu s’avère insuffisante au changement, il est bon de réfléchir à nous confesser à d’autres. En matière de péchés, nous pouvons être confrontés à deux types de péchés. Les péchés de caractère, de tempérament, ou les péchés d’action.
Exemple de péché de caractère : la colère. Il peut arriver à chacun d’entre nous d’entrer en colère (qui n’accomplit jamais la volonté de Dieu), mais celui qui, malgré sa confession à Dieu, rentre très régulièrement en colère, doit se poser des questions et chercher de l’aide dans une confession à d’autres de cette faiblesse. Et la guérison définitive demande parfois plusieurs tentatives.
Exemple de péché d’action : Une assuétude, par exemple, tels l’alcoolisme ou le tabagisme. Boire un verre de vin n’est pas un péché. Par contre boire la bouteille … Lorsque le péché nous rend malade, il est souvent difficile de parvenir sans aide à la guérison. Pour certaines assuétudes, nous avons besoin d’une aide appropriée, médicale, psychologique et spirituelle pour y parvenir. Et, là aussi parfois plusieurs tentatives sont nécessaires pour parvenir à la victoire. La confession aux autres doit être prise très au sérieux. Surtout lorsqu’ elle permet d’éviter l’hôpital voire la morgue …
Le chemin vers la sanctification que Dieu opère en nous progressivement tout au long de notre existence est un parcours parsemé d’embûches qui procure au Diable un malin plaisir … Et, pour tromper sa joie (celle du Diable), voici encore un précieux conseil pratique que nous prodigue la Bible en Hébreux 3 :12-13 :
« Prenez garde, frères, que quelqu’un de vous n’ait un cœur mauvais et incrédule, au point de se détourner du Dieu vivant.Mais exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu’on peut dire : Aujourd’hui ! Afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché »
En effet, le risque est réel d’endurcir notre cœur lorsque nous sommes confrontés à un péché récurrent qui nous résiste. Nous avons alors tendance à nous renfermer sur nous-mêmes, voire à nous cacher des autres, à être triste, irritable, froid, calculateur. A nous victimiser. Bref, nous faisons exactement le contraire de ce que nous préconise la Parole qui, elle, parle de joie, d’ouverture et de simplicité de cœur. Comme dit l’adage, « un chrétien triste est un triste chrétien ». Au lieu de nous tourner vers nos frères et sœurs pour demander de l’aide nous les critiquons et critiquons l’église. Et notre orgueil nous empêche d’admettre que le péché exerce alors du pouvoir sur nous. Du pouvoir sur notre humeur, du pouvoir sur notre sommeil, notre santé, notre volonté et en définitive sur notre bonheur. Avec en prime cette maudite voix intérieure de l’accusateur qui nous souffle : tu n’y arriveras jamais.
Pour ne pas permettre au mal de « faire des petits » en nous, il est vivement conseillé, sous forme de mise en garde de nous exhorter mutuellement chaque jour pour orienter nos pensées vers le but, plutôt que vers les tentations qui nous en détournent sans cesse. Pécher signifie littéralement rater le but.
Toujours au plan pratique, et ici je parle en fonction de mon expérience, le don de guérison, tel qu’il est mentionné dans la Bible, n’est pas donné à tout le monde et suppose même souvent des compétences médicales et /ou psychologiques. L’idéal est aussi de disposer d’une certaine expérience et maturité dans la vie chrétienne avant de s’exercer à ce talent. Il n’est pas sage de confier une formule1 à un conducteur sous licence…
Dans la plupart des églises protestantes et évangéliques, la confession des péchés les uns aux autres telle que préconisée par l’Apôtre Jacques ne figure pas au programme de ces églises et pour cause. Luther n’accordait aucune importance à l’Épître de Jacques qu’il qualifiait d’Épître de paille et mettait même en doute son caractère inspiré car celle-ci semble s’opposer à sa doctrine de la justification par la foi. « La foi sans les œuvres est morte » indisposait profondément le réformateur.
Les églises influencées par cette doctrine se sont donc privées d’un moyen essentiel d’édification du croyant et de croissance de l’Église. Le caractère austère et coincé que l’on reproche souvent au protestantisme résulte sans doute en partie à ce que chacun est invité de vivre sa foi seul en tête-à-tête avec Dieu au lieu de considérer que la bataille spirituelle doive se vivre en équipe en utilisant tout l’arsenal mis à notre disposition par le Seigneur et dont la confession des péchés les uns aux autres fait intégralement partie.
Conclusion : 1 Jean 1:8-10 Louis Segond (LSG)
Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous. Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous le faisons menteur, et sa parole n’est point en nous.
Auteur : Gianni Inglese
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